Le gouvernement ivoirien tourne une page historique en mettant fin à l’exclusivité accordée à la SOTRA pour l’exploitation du transport public. Un décret adopté en Conseil des ministres amorce une nouvelle ère, marquée par l’arrivée de nouveaux opérateurs et l’intégration de modes de transport innovants.
C’est un tournant majeur pour la mobilité urbaine en Côte d’Ivoire. Réuni ce mercredi en Conseil des ministres, le gouvernement a adopté un décret modifiant la concession de la Société des Transports Abidjanais (SOTRA). Ce texte met officiellement fin au monopole qu’exerçait depuis plusieurs décennies l’entreprise publique sur le service de transport collectif dans la capitale économique.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique de modernisation du réseau, alors que le Grand Abidjan s’apprête à accueillir de nouveaux modes de transport de masse : la ligne 1 du métro (Anyama – Port-Bouët) et les Bus à Haut Niveau de Service (BRT), notamment l’axe stratégique Est-Ouest reliant Yopougon à Bingerville.
Un réseau en pleine mutation
Face à l’urbanisation rapide et à la pression croissante sur les infrastructures, le gouvernement opte pour une approche plus ouverte. Désormais, de nouveaux opérateurs pourront intervenir dans l’offre de transport urbain, en complémentarité avec la SOTRA.
L’objectif est clair : améliorer la qualité de service, renforcer la couverture du réseau, et répondre plus efficacement aux défis de mobilité qui touchent aussi bien le Grand Abidjan que les grandes villes de l’intérieur du pays.
Vers une meilleure coordination des transports
Cette réforme ouvre la voie à une reconfiguration du système de transport public. Elle permettra une meilleure intégration entre les différents modes – bus, métro, BRT – et favorisera la mise en place d’un réseau multimodal cohérent. Les autorités annoncent également un encadrement rigoureux pour assurer une concurrence saine, respectueuse des normes de sécurité et de qualité.
Pour les usagers, cela pourrait signifier à terme des trajets plus fluides, une meilleure fréquence de passage, et un accès élargi aux zones périphériques souvent mal desservies.
Un chantier stratégique pour l’avenir
Alors que le Grand Abidjan vise à devenir une métropole moderne et durable, cette ouverture marque une étape décisive. Elle symbolise une volonté de rupture avec les pratiques du passé et un engagement résolu à faire du transport public un levier central du développement urbain.